Une étude internationale de 2015, pointe en France, le niveau de rémunération, suivi de perspectives de développement et d’évolution comme premier motif de départ de l’entreprise. Les politiques d’attractivité des grands groupes se heurtent aux réalités.
Si les jeunes salariés claquent la porte, c’est parce qu’ils veulent être mieux considérés se sentant bloqués par le manque de possibilités d’évolution. Ils sont friands de projets motivants, quitte à changer totalement de secteur d’activité ou de métier. Ils recherchent autant de la reconnaissance pécuniaire que subjective. Pour d’autres, il est important d’avoir un rôle plus impactant dans l’entreprise. D’autant plus que leur choix s’est fait parce qu’ils croyaient aux annonces de la direction. Forcément, tout cela est plus facile quand on n’est pas noyé dans des procédures et outils de gestion d’un grand groupe, voire les lourdeurs des organisations et circuits de décision. Les jeunes femmes sont, elles, particulièrement attentives à un environnement de travail sain, composé d’un bon management, aux valeurs et comportements de l’entreprise, et surtout d’un bon équilibre entre vie professionnelle et vie privée.
Initiatives des directions
Les directions multiplient les initiatives d’engagement créant des lieux et des espaces pour qu’ils « s’expriment et se valorisent » … afin de promouvoir les valeurs de l’entreprise, en leur offrant un décor de « startup ». Ainsi s’ouvre des « espaces de créativité » pour encourager la jeune génération, proposant des challenges, par exemple avec des moyens matériels qui vont de la boite de Lego à l’imprimante 3D. Ces activités se réalisent en plus des missions de leur contrat de travail. C’est la nouvelle section « perruque » ou bricolage.
Autre exemple, les directions mettent en place des associations de jeunes employés. Ainsi, dans le groupe THALES, l’association de jeunes embauchés leur permet de découvrir les activités du Groupe (visites), de développer un réseau interne sous des formes ludiques ou conviviales. La direction leur offrant un espace dans l’intranet et un budget hors du périmètre légal du CE. Toutefois, au-delà du partage des connaissances et du réseautage entre salariés, elle a la volonté constante de les canaliser vers plus d’engagement et l’amélioration de la performance de l’entreprise. Ce sont les moments de convivialité (rendez-vous café, sorties ou participation à des activités culturelles ou sportives) qui remportent le plus de succès.
Réponse aux attentes des jeunes IC ?
Associations de jeunes embauchés, concours de créativité technologique, création de salle de sieste et d’espace sportif, réseau métiers, outil d’aide à la capitalisation ou au partage d’expérience, ces actions sont-elles efficaces pour pallier aux mouvements des juniors ? Malgré ces déploiements, ces mêmes jeunes mesurent le décalage entre leurs qualifications et leur travail réel, limitant le sens et leur intérêt pour le poste qu’ils occupent et les possibilités d’évolution entendues à leur embauche. Ils restent attentifs aux informations communiquées par les syndicats (statistiques salariales, système de reconnaissance de leur qualification). Ils constatent que le niveau des salaires d’embauches diminuent chaque année, les évolutions de carrière décrites à l’embauche ne suivent pas forcément, notamment chez les femmes.
Quel travail syndical ?
Aujourd’hui, pour les jeunes déçus, la réponse majoritaire à cette situation est de quitter l’entreprise. Cette fuite pparait comme la solution d’évolution de carrière qui se compliquera en vieillissant…
Ces différentes observations nous ouvrent des champs pour les informer, faire connaitre notre organisation, leur proposer et débattre de leurs attentes et de faire le lien avec nos repères revendicatifs. Faire connaitre notre syndicalisme spécifique en alternative à leur système individuel de défense ou en s’organisant collectivement et démocratiquement, il est possible de répondre à leurs attentes.
Cela doit nous inviter à réfléchir sur nos communications spécifiques mais également adapter nos méthodes d’approche et prises de contacts, … trouver des espaces conviviaux, ludiques, sportifs ou culturels pour attirer, faire participer et fidéliser ces jeunes IC à notre « réseau syndical».