Joe KAESER, PDG de SIEMENS à la DG concurrence :
« Touche pas au grisbi… » S’il est de mise, semble-t-il, chez les puissants du moment, de développer un côté « caillera», M. KAESER n’est pas en reste !
Ce mercredi 30 janvier, il déplorait ce qu’il considère comme la « frilosité » de la Commission européenne sur le projet d’absorption d’Alstom.
Il déclarait : « il va être intéressant de voir si le futur de la mobilité (ferroviaire) va être déterminé par des technocrates rétrogrades »…
Pour la FTM-CGT, KAESER perd ses nerfs ! L’outrance du propos, à la limite de la vulgarité, n’est pas tolérable !
Mais quelle est la raison de ce déchainement ? Lui qui pensait faire main basse sur les brevets d’Alstom, sa technologie, ses usines partout dans le monde, ses compétences, son carnet de commandes bien rempli et sa trésorerie opulente et tout cela pour 0€… il se voit contrarié par la Commissaire à la concurrence qui le ramène sèchement aux réalités et au droit communautaire.
Ces réalités c’est qu’il y a des règles en matière de concurrence. Elles ne sont pas nouvelles et parfois même la FTM-CGT les a contestées estimant qu’elles ne protégeaient pas assez l’emploi et les filières industrielles.
Mais le capricieux PDG n’a que faire de toutes ces règles … Elles doivent changer maintenant parce qu’il le veut et elles doivent changer dans son sens…. Voilà un monsieur qui maintenant veut se substituer à lui tout seul aux chefs d’Etats et de gouvernement qui ont négocié les traités, aux Parlements nationaux qui ont ratifié les traités, à la Commission et au Parlement européen chargés d’appliquer ces règles.
Pour la FTM-CGT M. KAESER doit revenir à la raison, à plus d’humilité et de mesure ! Si la FTM-CGT est d’accord pour faire évoluer les règles de concurrence, cela ne peut se faire à chaud et cela doit être débattu très largement et démocratiquement ! Mais que M. KAESER se rassure , il est au moins parvenu à ses fins en filialisant Siemens Mobility. Les sites de Toulouse et Chatillon feront alors partie de cette nouvelle filiale. Ce faisant, il va pouvoir se livrer à son jeu favori et ainsi casser le champion qu’était jusqu’ici le Konglomerat Siemens. C’est bien cette stratégie qui a été menée pour la Compagnie-Générale d’électricité, ex Alstom-power qui a été détruite !
Peut-on encore parler de stratégie industrielle européenne ? Voilà une réflexion qui serait bien plus pertinente que les caprices de M. KAESER ! L’outrance dans le verbe et la tweet-mania qui habite M. KAESER n’est pas sans rappeler le résident de la maison blanche … un vrai patron qui inspire confiance … Ça c’est moins sûr ! Avec de tels supporters l’Europe n’a pas besoin d’adversaire pour les prochaines élections du Parlement européen … le parallèle avec le discours populiste en Europe est particulièrement troublant !