Né le 26 octobre 1923 à Paris (XIIe arrondissement), Robert Endewelt était le fils de Gitla Dynerman, couturière et de Szmul Endewelt tailleur, originaires de Varsovie (Pologne).

Il apprend le métier de tailleur auprès de ses parents qui exerçaient à domicile, tout en suivant un enseignement de mécanique grâce aux cours du soir dispensés au Conservatoire national des arts et métiers. Après le décès de son père en mai 1940, il assume alors la responsabilité de chef de famille en étant salarié dans l’industrie de l’habillement.

Dès les premières semaines suivant l’entrée des troupes allemandes à Paris, il rejoint un groupe de jeunes communistes du Xe arrondissement. C’est le début d’un engagement dans la Résistance qui perdure jusqu’à l’insurrection et la Libération de Paris en août 1944.

En 1941, à la demande de l’organisation, ce qui n’allait pas forcément de soi pour un jeune « éloigné de tout esprit communautaire », il intègre les groupes de jeunes juifs de la main-d’œuvre immigrée (MOI) du Xe arrondissement. Ils se retrouvent au club sportif de la Fédération sportive et gymnique du travail (FSGT) et à la salle de gymnastique du Yiddisher Arbeiter Sport Klub (YASK) ou Club Ouvrier Sportif Juif.

Il a participé aux trois manifestations organisées en 1941, dont celle du 13 août à la porte Saint-Denis où furent arrêtés Henry Gautherot et Samuel Tyszelman, fusillés le 19 août. En juin 1942, Robert entre dans la clandestinité sous le nom de Gabriel Rapert (« Gaby »), peu avant la tragique rafle du Vel’ d’Hiv’.

En 1943, il participe à la fondation de l’Union de la Jeunesse Juive (UJJ), qui recrutait ses membres dans les entreprises du textile et des cuirs et peaux pour y organiser un « travail systématique de sabotage ». Le 23 mars, il échappe au coup de filet des Brigades Spéciales de la Préfecture de police, qui entraîna l’arrestation d’Henri Krasucki, de Roger Trugnan et d’une cinquantaine de jeunes résistants de la MOI à Paris.

Membre rescapé du triangle de direction, il reconstitue alors l’organisation, et devient jusqu’à la Libération le responsable régional parisien des jeunes juifs de l’UJJ. Trois de ses camarades, Wajsbrot, Rayman et Fingercwajg, figurent sur l’Affiche rouge (février 1944). Au printemps 1944, il est chargé avec d’autres militants, d’organiser des milices patriotiques juives.

Lors de l’insurrection parisienne d’août 1944, il participe aux ultimes combats de la caserne de la place de la République. Engagé volontaire dans le bataillon Forces Françaises de l’Intérieur (FFI) 51/22, il termine la guerre avec le grade de sergent-chef dans un régiment de tirailleurs algériens, en Allemagne, dans la zone française d’occupation.

Il a toujours considéré que cette résistance des juifs était partie intégrante de la Résistance nationale en France.

Après la guerre son engagement au sein du PCF le conduit à exercer de nombreuses responsabilités dans les XIe et XIXe arrondissements de Paris, ainsi qu’à la fédération PCF de Paris. Il travailla au journal L’Humanité puis à la section centrale de presse aux côtés d’Étienne Fajon. Membre du secrétariat de la Fédération PCF de Paris, il rejoint par la suite la direction du Mouvement de la Paix, où il organisa plusieurs manifestations contre la guerre américaine au Vietnam.

En 1970, il s’installe à Champigny-sur-Marne, où il fut élu conseiller municipal de 1977 à 1983.

Depuis cette période, il se consacrait activement au travail de mémoire de la Résistance, en multipliant les témoignages dans les écoles, collèges et lycées, en participant à des colloques ou encore en militant dans de nombreuses structures : Association Nationale des Anciens Combattants et Amis de la Résistance (ANACR), Association Nationale des Amis du Musée de la Résistance Nationale de Champigny (ANMRN), association Comité Parisien de Libération (CPL). Il a également été le maître d’œuvre avec René Le Prévost, de l’édition du livre La Résistance dans le XIXe arrondissement.

L’Institut CGT d’Histoire Sociale de la Métallurgie avait eu l’honneur de le recevoir le 4 avril 2013 à l’occasion d’un débat organisé sur le programme du Conseil national de la Résistance, aux côtés de Pierre Outterick, André Narritsens et Alain Stern.

La Fédération CGT des travailleurs de la métallurgie s’incline avec respect et émotion devant le parcours et l’engagement de Robert Endewelt et adresse ses sincères condoléances à sa famille et à ses proches.

(Biographie établie d’après la notice du dictionnaire biographique du mouvement ouvrier et les archives du Comité Parisien de Libération)