Lundi 25 février à 17h, après le refus inqualifiable du ministre de Bercy de recevoir l’intégralité de la délégation de 4 délégués CGT afin d’exclure la représentation fédérale, le ministre a annoncé aux représentants du personnel de FAI de Blanquefort « prendre acte » de la décision de Ford de refuser la deuxième proposition de reprise du site par Punch Powerglide.

Pour la CGT,  il n’est pas question d’en rester là ! Pas question de « prendre acte » de la disparition de plus de 850 emplois directs et de milliers d’emplois induits sur le territoire. Pas question de laisser Ford s’en titrer à bon compte. Pas question de laisser l’Etat, la puissance publique devant garantir l’intérêt général, s’enfermer dans une position d’ « impuissance » déplorée mais assumée face aux pouvoirs de l’argent.

Nous ne sommes pas dupes de la communication gouvernementale. Les « regrets » et les renoncements à agir (les marches arrière …) du ministre de l’Economie, Bruno LEMAIRE et du porte parole du gouvernement, Benjamin GRIVAUX, ne convaincront personne ayant suivi de près la situation de FAI.

L’Union Départementale de la Gironde et la Fédération de la Métallurgie ont alerté à maintes reprises les pouvoirs publics sur leurs irresponsabilités à agir à minima pour maintenir l’activité du site. Si nos alertes n’ont pas été entendues, la manifestation nationale du 25 octobre 2018 à Bordeaux réunissant des milliers de salariés appuyant la revendication de la CGT à voir un projet alternatif, aurait du l’être par qui à des yeux et des oreilles !

Aujourd’hui, verser des larmes de crocodiles ou exprimer une colère vaine n’exempteront pas les dirigeants de leurs responsabilités et de leur réelle capacité à pouvoir agir.

Au-delà de porter la responsabilité de la faiblesse actuelle de la législation à pouvoir empêcher une entreprise fleurissante comme Ford de fermer des usines, les pouvoirs publics ont la possibilité de reprendre en main l’avenir de ce site.

Appelons cela comme on veut, « réquisition », « nationalisation », « prise de participation », l’Etat peut et doit intervenir pour préserver une activité industrielle du site de Blanquefort.

D’autant que l’argent a déjà été versé. Depuis 2013, c’est près de 50 millions d’€ des deniers publics qui ont été gracieusement offerts, avec le résultat que l’on connait sur l’engagement de Ford de maintenir les emplois. Ford a de plus été condamné en novembre 2017 par la justice pour ne pas avoir respecté son engagement. Ford doit donc rembourser l’intégralité de l’argent du contribuable indument reçu.

L’avenir industriel du site de Blanquefort doit être une priorité primordiale.

Ce site dispose de compétences (FAI, GFT), d’outils récents et de potentiels formidables de part son implantation. Un moratoire industriel du site de Blanquefort doit être décrété.

Si l’intérêt stratégique pour la collectivité à garder l’activité de ce site, semble échapper aux dirigeants actuels, pour la CGT c’est une priorité absolue qui répond à des urgences environnementales, sociales et sociétales !

Quelle irresponsabilité de ne pas vouloir voir que cette usine a la capacité de produire notamment les doubles embrayages nécessaires pour des véhicules hybrides très prochainement mis sur la marché.

L’urgence du réchauffement climatique doit recevoir des réponses rapides et concrètes de nos dirigeants. Le maintient et le développement de l’industrie donc du site de Blanquefort  en est une prioritaire !

 

Communiqué de presse de la CGT métallurgie et de l’UD Gironde