Après l’affaire des  « congés pour décès d’un enfant », une nouvelle boulette pour Muriel Pénicaud !

Le 6 février 2020, la demande d’élargissement de la Convention Collective Nationale des Services de l’Automobile (CCNSA) à La Réunion a été rejetée lors de la réunion de la sous-commission des conventions et accords dépendant du ministère du travail. Cette décision émane directement du cabinet de madame le Ministre et, est le fruit de pressions du MEDEF.

Depuis plus de 25 ans, la CGTR Auto-Moto ainsi que la fédération CGT de la métallurgie se battent pour l’élargissement, à La Réunion, de la Convention Collective des Services de l’Auto. En effet, les salariés réunionnais concernés exercent les mêmes métiers que leurs collègues métropolitains. Les entreprises qui commercialisent les mêmes produits et services ont besoin des mêmes qualifications et compétences qu’en métropole. Leur organisation est la même, dictée par les « marques » dont elles sont dépositaires.

Pourtant, avec la loi El khomri et la modification du code du travail (article L. 2261-17) ainsi que la volonté affichée de notre exécutif de réduire le nombre de Branches Professionnelles en France, toutes les conditions sont réunies pour l’élargissement de la convention collective nationale des Services de l’automobile aux salariés réunionnais. Les organisations syndicales représentatives de La Réunion (CGT, CFDT, FO et CFTC) ont formulé à madame la Ministre une demande unitaire d’élargissement le 8 juillet 2019, faisant suite à un courrier du 12 juin 2019 reçu par les OS émanant du ministère et précisant les modalités. Cette demande a été relayée par les Confédérations CGT et CFDT.

Plusieurs autres champs professionnels ont déjà été élargis. Une note économique de la DIRECCTE du 8 mars 2019 fait état d’une excellente conjoncture économique du secteur Auto-Moto à la Réunion. Le représentant de l’Etat, en la personne du Préfet, soutien le projet d’élargissement. Emmanuel Macron lors de sa dernière visite à La Réunion a encore exprimé la volonté de l’Etat de gommer les inégalités sociales entre l’ultramarin et la métropole.

Et bien NON, le MEDEF sollicité par le CNPA, ne représentant qu’une minorité d’entreprises locales en a décidé autrement et, sournoisement, a fait pression sur la Ministre.

Nous ne laisserons pas ce dossier en l’état.

Un mécanicien qui intervient sur un véhicule à La Réunion, exécute les mêmes travaux que son homologue métropolitain, il a les mêmes qualifications, les mêmes besoins en formation et un coût payé, qu’il n’ait pas accès au nouveau dispositif de formation piloté par l’OPCO Mobilité, qu’il n’ait pas accès à l’APASCA (CE solidaire de Branche) ni au versement du Capital de Fin de Carrière (dispositif solidaire et mutualisé de la branche).

C’est du même niveau que l’égalité professionnelle femme-homme : même travail, même classification, même salaire = mêmes droits !

Communiqué de presse CGT métallurgie et CGTR métallurgie du 10 février 2020.