La fusion de PSA et FIAT va permettre au groupe de devenir le 4e constructeur automobile mondial. La Fédération des Travailleurs de la Métallurgie CGT s’inquiète pour l’avenir des salariés, qui ne doivent pas faire les frais de cette fusion en supportant les coûts de cette opération financière motivée, avant tout, pour les actionnaires des deux groupes. En effet, la FTM-CGT est convaincue qu’une telle fusion devrait se concrétiser par le développement de la recherche et des innovations avec des investissements conséquents pour notamment travailler sur les motorisations actuelles et futures.

De plus, des groupes comme PSA et FIAT doivent être porteurs d’avancées sociales avec des augmentations de salaire, l’amélioration des conditions de travail, la sécurisation des contrats de travail, ainsi que la réduction du temps de travail. Les deux groupes se portent bien financièrement, la production de PSA France est passée de 850 000 véhicules en 2013 à 1 150 millions en 2018. De l’autre côté, Fiat commercialise plus d’1.2 million de véhicules en Europe en 2018. D’autre part, les groupes ont bénéficié de différentes aides venant de fonds publics, comme pour PSA, qui a perçu 104 millions de CICE en 2018. L’État, présent dans le capital de PSA (à hauteur de 14%), doit prendre ses responsabilités pour que cette fusion soit facteur de progrès social et industriel pour l’ensemble des sites des deux groupes, et pas seulement se féliciter au nom de cette réussite financière, alors que le siège sera basé aux Pays-Bas, pour optimisation fiscale avant tout.

La FTM CGT ce prononce contre cette fusion en s’appuyant sur des précédents. Historiquement, les fusions sont davantage basées sur une logique financière que sur le développement d’activités. Trop souvent, ce sont les salariés qui payent les pots cassés de cette politique avec notamment les restructurations des services. C’est d’autant plus inquiétant que 30 000 emplois ont été supprimés en 5 ans dans le groupe PSA, sans oublier la mise en marche actuelle des suppressions d’emplois du côté d’Opel/Vauxhall, depuis le rachat en 2017, qui se monte déjà à une perte de 6 000 emplois. Aussi, la direction n’aura sans doute, aucun scrupule à tailler dans les effectifs et suivre sa logique de casse sociale, comme avec la mise en place des plans « Back in the race »,  puis « Push to Pass » de Carlos Tavares, ou les derniers accords compétitivité. Depuis des années, les salariés subissent gel des salaires, dégradation des conditions de travail, flexibilisation, perte des droits sociaux, fermetures de sites, etc. De même, les trois plus gros actionnaires minoritaires de FCA sont des fonds de pension et d’investissement (Tiger, Harris, Blackrock…) représentant près de 10% du groupe. Ces fonds seront en mesure de réclamer davantage de rentabilité de la part de PSA, comme ils le font actuellement pour FCA ! Les salariés sous-traitants seront probablement les victimes collatérales de cette fusion. Carlos Tavares continuera vraisemblablement à mettre en place chez Fiat sa politique de réduction des coûts, imposée à ses fournisseurs les obligeant à délocaliser. C’est dans cette logique que PSA abandonne ses sous-traitants et laisse des milliers de salariés sur le bord du chemin.

La FTM-CGT rencontrera les organisations syndicales de chez FCA pour travailler ensemble et défendre les intérêts communs des salariés. La FTM-CGT s’inquiète aussi qu’aucune vision stratégique industrielle ne soit donnée pour Faurecia (filiale de PSA), qui sera abandonnée par le Groupe PSA, pour satisfaire ses actionnaires, qui percevront 3 milliards d’euros, financés par le travail des salariés.