Le 13 décembre, la Direction Commerciale France de RENAULT réunissait, au Grand Palais,  l’ensemble des Cadres Chefs de Services et Direction du Réseau (y/c RRG) ainsi que son personnel d’encadrement. Une telle réunion n’a lieu que tous les trois, quatre ans et réunie plus de 2 000 personnes.

Pour bien fixer le contexte, Carlos GHOSN a nommé, il y a deux ans, à la tête de la DCF, Philippe BUROS , ex. patron de RCI Banque (filiale financière de RENAULT). Un pur financier à la tête du commerce ! Depuis deux ans, une politique axée sur la rentabilité et sur le rendement de l’action RENAULT est déployée. Augmentations régulières des tarifs de commercialisation des véhicules neufs RENAULT et DACIA, des pièces de rechange. Baisse des moyens commerciaux (aides à la vente) alloués au réseau. Augmentation des objectifs de volume de vente de véhicules ainsi que des volumes d’achat de pièces détachées. Politique d’immatriculation de véhicules tactiques en nombre important (CG au nom des garages).

Conséquences, le prix de l’entretien courant des véhicules a grimpé en flèche, les ateliers se vident ! Pour compenser les hausses tarifaires des véhicules, la baisse des moyens commerciaux et les volumes toujours plus importants à réaliser, le réseau est obligé de sacrifier sa marge restante voire vendre à perte !!! A fin octobre, la rentabilité moyenne du réseau (privé) était à peine à 0,5 % du Chiffre d’Affaires (Action RENAULT à presque 7 %). Les NAO sont hyper compliquées dans le réseau avec de telles rentabilités, les salariés sont de plus en souffrance par rapport à cette pression permanente de la DCF. Parallèlement, cette même DCF continue à vouloir intensifier la vente de ses établissements RRG restants.

Le réseau est aussi solidaire et, qui plus est, subit de plein fouet les méfaits du plan compétitivité RENAULT. La qualité des produits commercialisés est de plus en plus mauvaise. L’exemple de l’Espace 5 et de la TALISMAN en sont les meilleurs exemples. Avec ses 80% d’intérimaires, l’usine de Douai qui produit ces deux hauts de gamme du constructeur est la première victime de cette politique « Cost Killer » imposée par Ghosn. Les deux modèles produits sont victimes de défauts et pannes à répétition… L’ingénierie (Technocentre, Lardy,…) avec le manque de moyens humains et financiers fait subir des retards de livraison au réseau et plus particulièrement en ce qui concerne les normes de dépollution très compliquées a atteindre.

Partant de ces constatations, la CGT des services de l’Automobile était présente, le 13 au matin au Grand Palais, avec un tract d’interpellation et de revendications. Nous avons distribué 1 500 tracts en 1 h 30 dans un bon climat. Présent à la réunion qui a suivi, j’ai pu constater que les applaudissements de l’assemblée étaient faiblards et moins nourris, j’ai même entendu des sifflements lorsque le directeur des APV a été amené a parlé de la qualité des produits. Le lendemain en CPN, notre tract était présent sur certaines tables, et le président est même venu nous dire : « c’est bien ce que vous avez fait ». Une transposition du tract (plus lisible du grand nombre) est en préparation pour diffusion élargie dans les affaires en début d’année…et pourquoi pas élargie à la production et ingénierie.

José DOLIGET