Déclaration de la FTM CGT du 25 mars 2016.

Depuis l’annonce de cette loi, la mobilisation ne cesse de s’amplifier. En proposant une nouvelle journée d’actions, les organisations de salariés et les organisations étudiantes veulent signifier au gouvernement et au patronat que la politique qu’ils conduisent est ignoble envers tous ceux qui travaillent, envers les retraités et ceux qui auront peut-être la chance de travailler.

La loi travail est une copie conforme des mesures prises, par de nombreux pays en Europe, qui ont conduit à amplifier la pauvreté, le chômage, la misère, tout en augmentant les profits des plus riches.

Comment oser affirmer qu’en allégeant les contraintes sur les licenciements les entreprises vont embaucher ?

Le sinistre Gattaz avait affirmé que si le gouvernement mettait en place le CICE, un million d’emplois seraient créés. Il s’était même présenté devant les caméras avec un pin’s sur lequel on pouvait lire « 1 million d’emplois ». Le gouvernement a débloqué 20 milliards d’euros, le chômage est passé à plus de 10 % de la population active et près de 500 000 emplois ont été détruits.

Comment oser affirmer qu’en donnant le pouvoir aux patrons de déroger à la loi et de conclure des accords directement dans les entreprises on va améliorer les conditions de vie et de travail des salariés ?

Cette situation existe déjà dans la plupart des petites entreprises. Seuls la loi et les accords de branche garantissent un niveau de rémunération en fonction du coefficient, une évolution de carrière, une prime d’ancienneté, pour certains, ou des gardes fous en matière de temps de travail ou de protection sociale pour d’autres.

Demain, les salariés n’auront plus de garanties liées à leur contrat de travail puisqu’au nom du chantage à l’emploi, le patron pourra leur imposer des conditions de rémunération ou de travail inférieures à la loi.

Au passage et pour éviter toute contestation, la loi réduisait à néant ou presque les recours devant la justice. Depuis les mobilisations, cette partie a été amendée. Mais comme nos chers patrons de la métallurgie ne sont jamais en reste et qu’ils sont les concepteurs des lois rétrogrades, ils ouvrent des négociations ayant pour objectif de mettre en conformité l’ensemble de la couverture sociale des salariés de la métallurgie avec les orientations fixées par la loi El Khomri.

  • Exiger le retrait de la loi est salutaire pour les salariés et le pays.
  • Négocier plus de protection pour tous est une exigence pour demain.
  • Réduire le temps de travail au moment où se prépare une nouvelle révolution technologique est conforme à ce qu’avancent des dizaines d’économistes et les 180 organisations syndicales européennes adhérentes à IndustriAll (organisation européenne de l’industrie).

25 millions de personnes au chômage, plus de 5 millions de jeunes sans emploi, plus de 80 millions de personnes en dessous du seuil de pauvreté, c’est le résultat des lois sur le travail en Europe. Et maintenant les marchés financiers exigent que la France deuxième économie européenne se plie à leurs exigences. Les nombreuses assemblées générales, qui se sont tenues à la suite de cette journée, démontrent une volonté collective de poursuite et d’amplification de la mobilisation, notamment par la multiplication des appels à la grève recensés pour la journée du 31 mars.

Ce bilan positif encourage et appelle aux mobilisations futures.

Il s’agit, dès à présent de continuer à tout mettre en œuvre pour préparer, avec la jeunesse, les actifs et les retraités, dans l’unité la plus large, la journée de grève et de manifestation du 31 mars.