Le TGI de Strasbourg vient de valider la reprise, par BRITISH STEEL, de l’aciérie électrique d’ASCOVAL Saint Saulve (59).

La CGT tient à saluer le courage et la détermination des salariés et de leurs familles qui, malgré toutes les difficultés affrontées dans ce combat, ont maintenu leur mobilisation.

Ils ont surtout réussi à mettre en valeur leur métier, leurs compétences, et l’importance d’avoir une production d’acier de qualité pour l’industrie régionale, nationale et européenne.

Ce ne sont pas seulement 270 emplois de sauvés, mais près d’un millier sur le bassin Valenciennois, si l’on prend en compte les emplois indirects induits dans la métallurgie (trois pour un). L’opération sécurise aussi le site d’Hayange (Moselle, 400 salariés), appartenant à BRITISH STEEL, qui fabrique les rails de grande longueur pour le TGV, entre autres. L’aciérie de Saint Saulve l’alimentera en effet en partie.

Cette reprise du site confirme ce qu’avance la CGT depuis plusieurs années : la demande d’acier existe et sera renforcée demain avec les défis qui nous attendent dans les enjeux environnementaux, le mix énergétique, les besoins en matériel et infrastructures de transports, etc.

Cette victoire est donc emblématique pour redresser une filière qui a pris des coups, avec la fermeture d’aciéries électriques ou de hauts fourneaux ces dernières années, contrairement à des pays comme l’Allemagne ou l’Italie qui ont maintenu leur production. Une filière qui a pris des coups du fait aussi d’une politique française de renoncement et l’absence de vision industrielle stratégique.

Cette victoire doit donc aussi permettre de replacer les enjeux sur la sidérurgie, de sécuriser nos actifs et d’envisager la réimplantation d’unités de production d’acier (comme nous le réclamons en Lorraine). Pour la CGT, nous sommes en déficit de près de 5 millions de tonnes annuelles de production d’acier brut. La progression des importations d’acier (avec quelle empreinte carbone ?!) le démontre. Ce constat est partagé par plusieurs analystes du secteur.

Sur le bassin de Saint Saulve, comme sur Aulnoye Aymeries et sur l’ensemble du territoire national, il nous faut aussi gagner la sécurisation des unités et emplois de VALLOUREC qui déploie, malgré l’Etat premier actionnaire, une stratégie de délocalisation.

Même chose pour les entités d’ASCOMETAL (reprises par SCHMOLZ&BICKENBACH), et notamment le site des Dunes, sur Dunkerque, mis en difficulté dans la stratégie du suisse allemand.

C’est d’une intervention politique beaucoup plus forte dont nous avons besoin, pour relancer une filière stratégique, qui a toute sa place dans l’industrie de demain.