Dernièrement, Messieurs Macron ou Trudeau, la Commission Européenne ont soutenu la vertu du libre échange en se basant sur des théories libérales inspirées les théories de l’économiste britannique David Ricardo (1772-1823). Récemment, le Premier Ministre canadien est venu vanter l’accord de libre échange entre l’Europe et le Canada (dit CETA) à l’Assemblée nationale française en prenant comme exemple pour justifier ce « libre échange » l’accroissement des ventes au Canada des Calissons d’Aix et des Bonnets Pipolaki.

Mise en concurrence des travailleurs
Ce libre échange sans modération ni régulation aggrave la mise en concurrence des travailleurs à travers le monde, ce qui génère un nivellement par le bas de leurs conditions sociales. Le discours « à la Trump » autour d’un patriotisme économique tend à brouiller les cartes sur ses effets dévastateurs. En France, ce sont les mêmes allant des « en marche », aux « chemises brunes » en passant par « patriotes en mouvement » qui vont jurer mordicus par ce principe, être les fervents défenseurs de l’industrie française et des emplois. Mais, dans la vraie vie, ce chantre du libéralisme qu’est Macron livre, sans sourciller, un fleuron national comme Alstom au géant américain Général Electric. Leur convergence est totale pour la mise en concurrence des travailleurs, la remise en cause des conquêtes sociales, des 35H, du travail du dimanche, de la retraite par répartition…
Le marché libre et non faussé n’a que faire de l’humain ou de la nation. Leur type de protectionnisme économique sert à masquer les désastres du libre échange. Dans un autre contexte, outre atlantique, Donald Trump joue avec un protectionnisme économique comme celui de taxer drastiquement les importations d’acier et d’aluminium. Son but n’est pas le bienfait des citoyens mais de mieux peser dans une guerre commerciale mondialisée que se livrent les marchés.

Promouvoir le mieux disant social
Stoppons ces voies du désordre mondial. Une autre construction est possible. Celle qui consiste à faire du mieux disant social, du respect environnemental, de la démocratie, de la paix et de la coopération les moteurs pour répondre aux besoins des peuples. Tout un programme qui est opposé au libre échange soi disant salvateur car il vise, par des règles et des outils de régulations, le progrès social de tous en prenant en compte la préservation de l’environnement.
Cela renvoie à une approche responsable sur le développement de l’industrie sur toute la chaîne d’approvisionnement en prenant en compte la cohérence territoriale (emploi, transport, habitation, accès à la culture). La nouvelle loi sur le devoir de vigilance sur la responsabilité sociale de l’entreprise est à cet égard un outil à se saisir.

Le rôle des syndicats CGT
La CGT s’appuie également sur l’OIT (Organisation Internationale du Travail, agence de l’ONU) dont sa vocation est de promouvoir la justice sociale, les droits de l’Homme et les droits au travail dans le monde. 80% du commerce mondial se fait entre les filiales des multinationales. De ce fait, les syndicats des groupes ont une responsabilité particulière de veiller à l’application de ces normes. Ainsi, la création d’accords mondiaux dans ces sociétés peuvent fortement y aider. L’expérience en son temps des Caterpillar qui face à leurs problématiques se sont réunis à l’échelon mondial, ou les ArcelorMittal au niveau européen sont certainement des chemins à développer, à enrichir. L’intervention syndicale à ces niveaux est aujourd’hui nécessaire pour avec nos collègues des autres pays, mettre en place des règles communes à tous les salariés d’un même groupe à travers le monde. A ce titre, on ne peut qu’encourager nos syndicats à investir les stages confédéraux sur l’activité internationale qui traitent largement de ces démarches.

Contribution de Laurent Trombini
Membre du Bureau fédéral