La SMART produite depuis 1998 à Hambach (Moselle) va voir sa production délocalisée en Chine en 2022. La direction du groupe se veut rassurante pour les 1600 emplois concernés assurant aucun licenciement sec. Cela veut dire qu’il y aura des pertes d’emplois ? Mesures d’âge, départs volontaires ?  Doit-on être rassuré ?

Depuis des mois, la CGT, première organisation syndicale dans l’entreprise, a fait part de ses inquiétudes sur l’avenir du site. Malgré le chantage exercé auprès des salariés en 2015, où ces dernier se sont vus imposer de  travailler 39 heures payées 37, la direction n’a jamais démontré une réelle visibilité pour l’avenir du site.

Ce manque de visibilité, de communication et de dialogue de la part des dirigeants SMART sur les futurs projets atteste l’opacité sur la stratégie du groupe. Le manque d’intérêt pour un territoire où l’industrie, les emplois ont déjà payé un lourd tribut suite aux comportements et à la gestion capitaliste de beaucoup d’entreprises, (fermetures des mines de charbon et de fer, de la sidérurgie lorraine et des derniers hauts fourneaux de Florange) mais aussi le licenciement de 1600 salariés frontaliers chez Ford Saarlouis, des Neuhausers avec 2 plans de sauvegarde de l’emploi coup sur coup, de la fermeture annoncée de la centrale Emile Huchet.

Le territoire ne doit pas devenir un désert industriel !

Chacun doit prendre ses responsabilités, l’Etat se dit souvent impuissant face aux décisions des grands groupes, pourtant il continue de les alimenter à grand coup de fonds publics et toujours sans contrepartie, notamment en terme d’emplois. Pire encore, il favorise ce genre de situation avec par exemple la réforme du Code du Travail.

Nous dénonçons cette inertie de l’Etat, ce manque de stratégie industrielle qui entraine des milliers de familles dans la précarité, dans la misère.

Nous condamnons l’attitude d’un groupe pourtant en très bonne santé financière qui, par le Pacte 2020 et ses effets néfastes pour l’emploi, les salaires, mais surtout pour les conditions de santé au travail, a déjà fait la démonstration de son peu d’intérêt pour l’avenir des salariés.

Un projet « mixte betrieb » devrait voir le jour à Hambach… mais avec 60 000 véhicules qui deviennent chinois, c’est combien de salariés en moins chez Smart et combien en moins chez ses sous-traitants (Faurecia, SAS Automotive, Thyssen Krupp, Magna, Seifert…) ?

A l’heure où chacun parle de l’impact écologique, les SMART produites en Chine seront-elles pour une partie vendues en Europe ? Si tel devait être le cas, l’exportation en Europe est-ce bien écolo !

 

Communiqué de presse du 28 mars 2019